Cette tour est la seule à nous révéler des vestiges de polychromie sur des enduits datant du premier quart du XIIIe s.

Observez l’enduit sur les murs, sur lequel on a dessiné un faux appareil à l’ocre rouge, des lignes simples à l’horizontale et doubles à la verticale. La voussure, la voûte ébrasée des archères, a également conservé partiellement son enduit et son décor. Un double filet jaune et rouge suit l’ogive des arcs formerets (les arcs sur les murs, entre les nervures de la voûte), qu’ils encadrent totalement. Sur les voutains (sections triangulaires de la voûte formées par les nervures des arcs et le mur de la salle) nous sont parvenus des médaillons et deux fleurs de lys rouges. Les nervures étaient coupées, de distance en distance, par des bandeaux entièrement rouges.

Les culs-de-lampe présentent un décor de crochets en boutons sous le tailloir à pans. Une tête d’homme ou de femme sert de point d’appui. Les cheveux des personnages étaient jaunes et les crochets soulignés de bleu et de rouge. Un filet rouge contourne les culs-de-lampe et se termine en triangle avec un anneau à la pointe. Ce motif est reproduit, renversé, sur le linteau de la porte de l’escalier, sur lequel on peut encore observer du rouge dans la rainure.

Remarquez que les personnages des culs-de-lampe ont le regard figé droit devant eux.

Un seul puits de lumière éclaire cette salle.

 © Mars 2023

GILBERT TALBOURDEAU, Décors de la salle du rez-de-chaussée de la tour de l’est, env. 1910, Fonds Clément-Evêché, Archives Départementale de l’Allier
Les décors ici relevés sont du XIIIe et non du XIVe siècle comme le pensaient Pierre Gélis-Didot et Laffilée
Gélis-Didot et Lafflilée