Cette salle a été aménagée au début des années 1990 en officine de l’alchimiste, devenue par la suite une apothicairerie, l’ancêtre de notre pharmacie. On n’en trouvait cependant pas dans les châteaux forts, mais en ville. Il s’agissait d’échoppes ayant pignon sur rue et ouvertes à tous. (Voir le panneau explicatif sur l’histoire de la médecine.)

La cheminée indique que cette salle était destinée à devenir une chambre et, au regard de ses dimensions, habitée elle aussi par des membres de la famille seigneuriale. On retrouve ici les joints à crossettes qui permettent d’emboiter le linteau dans les consoles. Notez le décor classique de celles-ci (quarts de rond, cavets, moulures).

Observez les trois culs-de-lampe de style Art Déco, datant des années 1930. La poutre reposant sur les tas de charge des nervures semble être un remploi, peut-être provenant de la poivrière (toit conique) démontée à la fin du XIVe siècle lors de la surélévation de la tour. Tout indique que les travaux de reconstruction de la voûte se sont arrêtés brusquement. Les fenêtres des puits de lumières, au nombre de deux ici, sont munies de volets comme elles l’étaient au XIIIe siècle.

Trois culs-de-lampe figurent des personnages naïfs dont un, le personnage féminin à droite de la cheminée, est coiffé de feuilles d’eau, un clin d’œil à Cîteaux et aux fondations cisterciennes des seigneurs de Bourbon.

© Mars 2023