Les trois tours ont été surélevées sous Louis II à la fin du XIVe siècle. On a alors utilisé une pierre calcaire d’Apremont, plus claire et plus friable (ce qui explique son aspect érodé).

Observez la couleur des pierres du parement des deux tiers inférieurs des trois tours et celle de leur niveau supérieur.

Les tours du XIIIe s. étaient coiffées de poivrières (toitures coniques), celle de la tour ouest récupérant les eaux de pluie pour alimenter une citerne.

Malgré les apparences, les trois tours ne sont pas identiques. La tour de l’est était plus petite que ses sœurs avant leur surélévation. Elle est la plus ancienne et a été édifiée au début XIIIe. Elle constituait probablement le donjon d’un château dit philippien (édifié sous Philippe Auguste), dont elle est quasiment l’unique vestige. On note des différences dans la facture des archères et des ouvertures. Ses salles ont par ailleurs toujours été voûtées, par opposition à celles des deux autres tours, au rez-de-chaussée et au deuxième niveau.

Le parement des tours est fait de pierres bosselées. Viollet-le-Duc écrivait que cette technique ancienne rapportée par les croisés au XIIe s. (le bossage) était destinée à faire éclater les boulets de pierre sous le choc de l’impact. Sans vouloir entrer dans le débat, il semblerait que ce procédé ait plutôt eu une fonction dissuasive. Le bossage du château de Bourbon est datable de la première moitié du XIIIe s. mais, en observant bien, on constate qu’il est au final très hétérogène, ce qui atteste des nombreux (au moins trois, sans doute quatre) chantiers de reconstruction successifs.

© Mars 2023

Les trois tours au XIIIe siècle, P. Gélis-Didot
Relevé Jullien-Férat, 1945