BIENVENUE AU CHATEAU DE BOURBON

La bourgade de Bourbon-l’Archambault tire son nom de Borvo, le dieu celte des eaux bouillonnantes. Elle est très ancienne et ses origines remontent sans doute aux temps préhistoriques. Le site est fréquenté depuis l’âge du Fer par les Celtes et devient une station thermale très active pendant l’Antiquité romaine.

Au Moyen Âge, on y a adjoint le nom des seigneurs de la ville, les Archambaud, ou Arkimbaldus en latin. Ce sont les ancêtres de tous les membres de la famille de Bourbon, quelle que soit la branche de la Maison.

Le château

Plan du château de Pierre Gélis-Didot T1876° superposé au plan cadastral

Le château-fort que vous allez visiter est la maison de famille des Bourbons. Il devient au XVe siècle un grand et prestigieux édifice avec son vaste logis seigneurial, ses chapelles et ses tours à bossage. Il est le fruit d’une longue évolution architecturale et les élévations actuelles datent d’époques variées. On a, au fil du temps, démoli, reconstruit, fortifié, adapté, agrandi, embelli, modifié … ce qui rend l’étude de l’évolution constructive du bâti ardue.

Les plus anciens vestiges remontent au XIIe siècle mais le château que vous allez découvrir aujourd’hui date principalement des XIIIe et XIVe siècles. Une période charnière dans l’histoire des Bourbons, à savoir le tournant des XIIIe et XIVe siècles, couvre la fin de la seigneurie à partir de la seconde moitié du XIIIe s. jusqu’à la naissance du duché en 1327.

Bâti sur un promontoire granitique de près d’un hectare au sol et situé au croisement de voies de circulation très anciennes (ce qui explique la présence d’une place forte à Bourbon-l’Archambault), le château de famille des Bourbons nous a laissé de nombreux vestiges d’une beauté singulière. Il protégeait un faubourg médiéval à l’est, lové au pied de l’imposante bâtisse.

Les ancêtres des Bourbons intègrent le castrum carolingien assis sur le rocher de Bourbon à leurs domaines au milieu du Xe s. et en font un château-fort. Il sera le siège de leur pouvoir et la base de leur expansion territoriale pendant quatre siècles.

Une grande campagne de travaux a probablement transformé le château « roman » en château philippien au début du XIIIe siècle, sous Mathilde Ière et son époux, Guy de Dampierre, un proche de Philippe Auguste.

Un grand chantier d’agrandissement et de reconstruction semble avoir été engagé par Archambaud VIII (1216-1242). Nous sommes alors sous le règne de Saint Louis. Le château s’étend alors sur l’ensemble du promontoire rocheux. Par la suite, les derniers seigneurs de Bourbon à la fin du XIIIe et Louis Ier, premier duc de Bourbon en 1327, commanditent eux aussi d’importants travaux.

A la fin du XIVe s., Louis II (troisième duc de Bourbon) entreprend enfin, lui aussi, de faire réaliser de grands travaux au château, notamment grâce aux dons royaux de son beau-frère, le roi de France Charles V le Sage. Ces travaux des années 1370/80 comprennent la construction de la tour Amirale (à l’emplacement de laquelle se trouve aujourd’hui l’accueil/boutique du château) ; l’agrandissement et la surélévation du Vieux-Logis ; la surélévation de toutes les tours de flanquement ; la fortification de la haute-cour au sud (tours carrées et Logis-Neuf), la tour Qui-Qu’en-Grogne. La tour ne sera achevée que sous Jean Ier dans les années 1420 à l’occasion du mariage de son fils, le futur Charles Ier (1434-1456), avec Agnès de Bourgogne (1425).

Enfin, le logis semble avoir été une dernière fois remanié au XVe s. sous Jean II, sixième duc de Bourbon.

© Mars 2023


Louis II est connu pour sa participation à la reconquête du royaume sous Charles V (pendant la guerre de Cent Ans), pour son rôle politique sous Charles VI (il participe au conseil de régence et au Conseil des Oncles à partir de 1392), ainsi que pour la fortification ou la reconstruction de ses châteaux bourbonnais.

Il a également laissé son nom dans l’histoire pour avoir fait édifier aux portes du Louvre, à Paris, son hôtel du Petit Bourbon, pour lequel il dépense des sommes considérables et dont la salle de spectacle, la plus vaste de Paris jusqu’au XVIIe s. ne sera détruite qu’en 1660. Le principat de Louis II annonce une architecture palatiale destinée à rivaliser avec celle des monarques et de ses cousins.

Tour Quiquengrogne
Vue cavalière de Pierre Gélis-Didot, 1876